Le région de Buon Ma Thuot est connu pour son café considéré comme le meilleur
de tout le Vietnam. Grâce à ces hauts plateaux du centre, le Vietnam est ainsi
devenu en quelques années, le deuxième producteur mondial de Café, derrière le
Brésil évidemment. A peine quitté la ville sur ma Honda Wave de location
(30.600Km au compteur...), je ne tarde pas à traverser les plantations de
caféiers qui recouvrent les collines environnantes sur des centaines
d'hectares. L'occasion pour moi de découvrir ces graines encore vertes et
accrochée en grappe à leur branche.
Un peu plus tard, sur la route des chutes d'eau de "Dray Sap", je traverse un
village de minorité ethnique. Difficile de savoir à quelle minorité ils
appartiennent car seuls quelques enfants daignent s'aventurer sur le pas de la
porte de leur maison sur pilotis. L'école du village est envahie par la
végétation.
J'aperçois un bâtiment aux allures de petite chapelle mais en m'approchant, je
découvre non pas la statut du Christ mais celle de l'Oncle Hô qui trône devant
des alignements de bancs. Les fidèles de cette paroisse célèbrent donc un autre
dieu tout puissant...
Je poursuis ma route vers les chutes d'eau dont le principal intérêt est de
voir les familles Vietnamiennes venir se faire prendre en photo devant ce
paysage de carte postale.
Sur le chemin du retour, je croise un personnage étrange en tenue de
camouflage. S'il n'y avait pas les fleurs qui décorent son casque, on pourrait
presque se croire revenu 40 ans plus tôt en pleine guerre du Vietnam (la région
fut le théâtre de violents combats). Il accepte de se faire tirer le portrait
avec un large sourire.
Je poursuis ma route à travers les plantations de café et découvre au décours
d'un virage, un vaste barrage de retenue. Le ciel commence à se couvrir et j'ai
juste le temps de prendre quelques clichés avant de me faire rincer. En arrière
plan, on devine la silhouette du Phnum Nam Lier qui culmine à 1080 mètres, de
l'autre côté de la frontière Cambodgienne toute proche.
Je me
réfugie dans un petit Quán ăn pour me réchauffer à l'aide d'un bol de phở et
attendre que mes vêtements sèchent. Petit moment de plaisir simple à déguster
ce bol de soupe de boeuf et de pâtes de riz à 30.000 đongs en attendant que le
soleil refasse sont apparition pour le reste de la journée.
samedi 4 août 2012
Tôi mới đi du lịch ở Dak lak bằng xe đò (2)
Par David le samedi 4 août 2012, 14:35
mardi 31 juillet 2012
Tôi mới đi du lịch ở Dak lak bằng xe đò
Par David le mardi 31 juillet 2012, 16:55
Une de mes dernières virées "country side" était consacrée à la visite des
hauts plateaux du centre Vietnam. Plus précisément la province de Dak Lak dont
le chef lieu est la ville de Buôn Ma Thuột. La région a longtemps été isolée
géographiquement. De nombreuses minorités ethniques s'y sont installées au fil
du temps: les Ede, Jarai, Mnong et autres Doa.
En 1948, un jeune ethnologue
français Georges Condominas y passa une année entière à étudier le mode de vie
des Mnong Gar du village de Sar Luk. Le récit de ce séjour est raconté dans son
livre "Nous avons mangé la forêt". Dernièrement le musée du Quai Branly lui
a consacré une rétrospective. La lecture récente de ce livre m'a donné
envie d'en savoir un peu plus sur cette région et ses habitants.
Départ tôt le matin de la gare routière de Mien
Dong, la plus grande gare de Ho Chi Minh qui désert toutes les destinations
vers le centre et le nord. Dans la cohue je retrouve facilement mon autobus
vert de la compagnie "MaiLinh" dans lequel je vais devoir passer la
journée.
Même si
Buôn Ma Thuôt ne se trouve qu'à environ 350Km, il va nous falloir 8 heures pour
parcourir la route n°14 qui longe la frontière avec le Cambodge. Heureusement
j'ai pris soin de réserver une place couchée (vé nằm) et c'est donc à peu près
reposé que je parviens à destination vers 15h.
La suite dans quelques jours...
dimanche 22 juillet 2012
Học Sở Cứu ở nhà lớn Ta Lai
Par David le dimanche 22 juillet 2012, 17:42
Troisième et dernier épisode de la série "Team Building ở Ta Lai". Pour
remercier nos amis de Vietadventure, j'avais convenu de leur donner quelques
notions de "first aid" avant de repartir. Ce dimanche matin, juste après le
petit déjeuner, nous voilà de retour dans la long house (traduction: "La
longère"), aménagée pour l'occasion en insolite "training center".
Au programme: les numéros
d'urgence au Vietnam (ĐT cấp cứu: 115), l'évaluation des fonctions vitales
(tỉnh táo , thở , mạch), la position latérale de sécurité, l'obstruction des
voies aériennes et la prise en charge d'un traumatisé.
Voilà donc revisité ces grands
classiques du secourisme dans une ambiance décontractée et souriante comme
souvent ici. Je dois dire qu'après plus de 10 années passées à enseigner ces
gestes "qui sauvent" à toutes sortes d'auditoire (personnel hospitalier Breton
puis Vietnamien, bénévoles de l'association ACSC, dentistes du pays de
Landerneau, marins pêcheurs à Concarneau, enfants de l'école française Antonia
de Ho Chi Minh, ouvriers sur les "rigs" pétroliers de Vung Tao ou encore du
chantier naval SEAS à Nha Bé), c'est sans aucun doute le training le plus
insolite qu'il m'ait été donné de réaliser.
Nos amis Vietnamiens se sont particulièrement prêtés aux jeux de rôles en
prenant, je l'espère, autant de plaisir que moi.
Un grand merci à Bác Sĩ Tuân pour sa traduction simultanée car mes
rudiments de Tieng Viêt sont encore insuffisants...
Voilà, c'est l'heure de reprendre le bus du retour, dernière photo de groupe
avant de quitter Ta Lai à bord d'un triporteur bondé.
jeudi 19 juillet 2012
Tôi ₫i chơi với bận ở Nam Cat Tien (suite)
Par David le jeudi 19 juillet 2012, 16:28
De retour à la long house (nhà lớn) où nous passerons la soirée et la nuit.
Après un nouveau repas collectif arrosé de vin local (rượu), place à la fête en
compagnie d'une troupe de danse folklorique Thaï venue du village voisin.
Des femmes toutes de noir vêtues (d'où leur nom "Thaï noirs") vont nous initier
pendant près d'une heure à cette danse très spéciale où il s'agit de sautiller
par dessus des tiges de bambous animées de mouvements transversaux, le tout au
rythme de la musique traditionnelle.
Le but du jeux étant de parvenir à franchir la piste de danse sans se faire
coincer les chevilles entre les bambous, tout en respectant une certaine
chorégraphie et un certain tempo. Inutile de vous dire que les malléoles ont un
peu souffert, de même que les zygomatiques...
Finalement après avoir salué nos danseuses, c'est l'heure d'installer les
moustiquaires et d'aller se coucher (đi ngủ) pour un repos bien mérité avant
d'attaquer la journée suivante...
jeudi 12 juillet 2012
Tôi ₫i chơi với bận ở Nam Cat Tien
Par David le jeudi 12 juillet 2012, 16:32
Retour au coeur des ténèbres de la forêt de Nam Cat Tien, plus exactement à Ta
Lai. C'est là que j'avais décidé de convier mon staff à un ultime team
building, ce week-end. Le choix du lieu était un peu risqué, car outre les
sangsues et les moustiques, il faudrait affronter la mousson qui peut être
assez violente en cette saison des pluies. Au fur et à mesure que la date
approchait, mes amis vietnamiens se faisaient de plus en plus soucieux: "Est-ce
qu'il y aura des moustiquaires?" "Est qu'il y aura des toilettes séparées pour
les filles et les garçons?" "Va-t-on dormir tous ensemble dans la même pièce?"
"Est-ce qu'il y a l'eau courante, l'électricité?" etc...
Pour parer à tout problème j'avais
demandé à ce que chacun amène une paire de chaussures de marche "treck shoes",
un pantalon et des chemises à manches longues. Peine perdue car la notion de
"chaussure de marche" est très variable d'un sujet à l'autre.
Départ à la fraîche ce samedi matin à bord d'un minibus de 30 places. Pause
déjeuner pour déguster un bol de phở avant de reprendre la route de Dalat. A
mi-chemin, rẽ ben trái pour prendre la đường Ta Lai qui nous mène en bordure du
parc national de Nam Cat Tien. La route se termine par un pont suspendu
impraticable en voiture, qui enjambe la rivière Đồng Nai .
Première désillusion pour mes amis
Vietnamiens, il va falloir marcher 15 minutes avant d'atteindre la "long
house", notre gite pour ce week-end.En bordure de chemin, en guise de
bienvenue, un grand panneau nous met en garde contre les moustiques. Bonjour
l'ambiance!
Après avoir traversé le pont, on passe
un village de minorité Thai qui semble convertis au Catholicisme si j'en juge
par la petite église où le curé vient me saluer dans un très bon français.
Toutes les maisons sont identiques, construites sur le modèle "Viet" (genre de
parallélépipède en briques de plein pied). J'apprendrai par la suite que ces
villageois, des Thaï noirs originaires du nord Vietnam, vivaient encore dans la
forêt il y a quelques années et que les autorités locales les ont relogés ici
avec eau courante et électricité (de temps en temps).
On arrive finalement au gite de Ta Lai
qui est en réalité une longue maison traditionnelle de 20 mètres de long,
montée sur pilotis et entièrement construite en bois et feuillage, selon un
savoir faire ancestral. On prend possession des lieux où nous attend l'équipe
de Vietadventure qui nous a préparé un somptueux déjeuner local.
Après une courte pause (nghỉ chiều), nous voilà partis pour une marche en
pleine forêt tropicale, guidé par un "Rangers" aux allures de mercenaire, qui a
pris soin de remonter ses chaussettes par dessus son pantalon pour faire
barrage aux sangsues. Malheur à celles qui n'ont pas prévu de chaussures
adaptées, leurs escarpins finiront en piteux état.
L'expédition va tout de même durer 3
bonnes heures, durant lesquelles mes amis Vietnamiens s'en tireront plutôt bien
pour des citadins peu habitués à ce type d'exercice. Personne ne restera "en
rade" même s'il régnait une certaine lassitude sur la fin.
La suite au prochain numéro...
mercredi 4 juillet 2012
Tôi đã học tiếng việt ở đại học khoa học xã hội và nhân văn
Par David le mercredi 4 juillet 2012, 17:52
Vive les vacances! Après avoir déserté les bancs de l'école depuis plus de 15
ans, j'ai donc repris le chemin de la faculté pour cette année scolaire
2011-2012 qui vient de se terminer en apothéose vendredi dernier par l'examen
de fin d'année. Il s'agissait donc de relever le challenge d'apprendre à parler
le Vietnamien pour l'année qu'il me restait à passer ici. Il existe plusieurs
formules pour arriver à cet objectif insensé, allant de l'auto-enseignement par
différentes méthode (la méthode Assimil étant une des plus connue en France) en
passant par les cours particuliers et l'enseignement plus académique à la
faculté de HCM.
C'est cette dernière solution que j'avais finalement choisie après un parcours
solitaire jusqu'à la leçon 11 de la méthode Assimil. En septembre dernier, je
m'étais donc inscrit à l'université des sciences sociales et humaines de HCM
city, la fameuse "trường đại học khoa học xã hội và nhân văn" comme 4 autres
compagnons d'infortune: Jimmy l'américain, Vladimir alias Ernest le
suisso-vénézuelien, Henry l'autre français et Jeff l'anglais que j'avais été
recruter pour compléter le team. La joyeuse bande avait donc rendez-vous avec
notre professeur Cô Giao de 7h à 9h deux soirs par semaines au 4ème et dernier
étage de la faculté.
Il a donc fallu d'abord maîtriser les 5 tons qui font toute la richesse de
cette langue mais aussi toute sa difficulté: le huyền descendant, le sắc
montant, le nặng tombant, le hỏi ondulant et enfin le ngã ondulant un peu
différemment.
Si vous le souhaitez, vous pouvez vous entrainer en prononçant le titre de ce
billet où figurent les 5 tons. Vous l'avez compris, un même mot peut revêtir
plusieurs sens selon la place des accents. Ainsi "Ngọc" veut dire "jade" mais
"Ngóc" signifie "stupide". On comprend le désarroi d'une secrétaire à qui je
m'étais adressé pour demander à parler au Docteur Ngóc! Sans parler des
différences entre l'accent du nord (officiel) et l'accent du sud. Heureusement
il y a le bon côté des choses: une grammaire hyper facile (pas d'accord selon
le genre ou le nombre) et pas de véritable conjugaison des verbes.
Cô Giao a donc eu la lourde tâche de nous arracher quelques mots puis quelques
phrases en tiếng việt afin de poursuivre un peu plus notre intégration
Vietnamienne. Y-est-elle parvenue? Difficile à dire tant je suis encore loin de
mener un conversation même simple. Tout au plus suis-je capable de reconnaître
quelques mots par ci par là, de passer une commande au restaurant ou d'indiquer
ma route au chauffeur du taxi. Mais je ne désespère pas même si apprendre une
nouvelle langue "tonale" et monosyllabique à mon âge est un défi contre nature.
L'envie de maîtriser cette langue si différente de nos langues indo-européennes
l'a donc finalement emporté sur le découragement même s'il me faudra plusieurs
année pour arriver au sommet de cet Everest linguistique.
Il y avait tout de même un autre bon côté à venir étudier le soir à la faculté,
outre le fait de se sentir rajeunir au milieu de tous ces étudiants âgés d'une
vingtaine d'années: les cours-diners ou diners-cours que nous organisions de
temps en temps histoire de rompre la monotonie de la classe C405.
Encore merci à Giao pour sa patience, Cám ơn Cô.
lundi 18 juin 2012
Tôi nấu ăn món ăn việt đươc
Par David le lundi 18 juin 2012, 16:55
Après l'exercice périlleux du "ăn thít chó", je vous propose une expérience
plus conventionnelle et consensuelle mais néanmoins intéressante: la "cooking
class" du restaurant Hoa Túc. Prenez un couple d'Australiens en escale à
Saigon, une paire d'expatriés français au Vietnam depuis trois ans, mélangez le
tout, laissez revenir 2 heures en cuisine sous l'oeil expert du Chef.
C'était donc samedi dernier, nous avions
rendez-vous tous les quatre à la porte "Cửa Tây" (porte de l'ouest) à Chơ Benh
Thanh, le marché central de Saigon.
C'est là que nous avait donné rendez-vous
Luyến, notre jeune Chef, pour un tour des vendeurs de légumes et autres herbes
locales. C'est le début de nos ennuis car pas facile de s'y retrouver entre le
bông hẹ (ciboulette chinoise) rau dền (épinard chinois) rau nhũt (cresson
d'eau) rau rãm (coriandre vietnamienne) mồng tơi (épinard de Malabar) húng quế
(basilic).
Une
fois notre marché effectué, rendez-vous au premier étage du restaurant Hoa Túc
à 1 Km de là, pour préparer un repas complet avec rouleaux de printemps aux
crevettes et porc, salade d'épinard d'eau, crevettes et ail grillé, poulet
mariné au gingembre mijoté dans le jus de coco fraîche.
On
commence donc par un grand classique de la cuisine vietnamienne, le rouleau de
printemps ou Gỏi cuớn. Je ne vais pas vous apprendre comment rouler les minces
galettes de riz. Ca ne s'explique pas, il faut plusieurs tentatives pour
arriver à trouver le juste milieu entre le trop humide (la galette se déchire)
et le trop sec (elle se casse). Une fois trouvé, la galette se laisse rouler
toute seule, laissant deviner le précieux contenu.
Vient
ensuite une succulente salade d'épinards d'eau, la Gỏ rau muống qui nous aura
permis de découvrir l'usage d'un petit couteau ingénieux qui permet en un seul
geste de découper en fines lamelles cette tige creuse. Inutile de vous décrire
la recette car cet ingrédient est introuvable en France.
Par
contre, voici une petite astuce pour préparer la sauce à base de nước mam:
mélanger dans un bol le jus de 3 ou 4 Kumquats (ces petits agrumes verts de la
taille d'une cerise) avec 4 cuillerées de sucre et 4 cuillerées de nước mam (de
Phu Quoc si possible, indice 60). Rajouter un pincée d'ail haché et selon votre
penchant pour le piquant, un peu de piment doux. C'est délicieux.
Enfin
il nous reste le plat de résistance: le poulet mariné au gingembre et mijoté
dans le jus de coco frais au fond d'un "clay pot", le Gà kho gừng. On fait
d'abord mariner les morceaux de poulets (cuisse) dans une décoction de
gingembre coupé en lamelles, ail haché, sucre (1 cuillerée), nước mam (1
cuillerée), un peu de poivre noir (de Phu Quoc ou d'ailleurs), huile (huile
d'Annatto si possible).
Ensuite on fait revenir l'ail haché au fond du
clay pot avec un peu d'huile. Lorsque l'ail prend une belle couleur brune,
rajouter la marinade de poulet et faite revenir jusqu'à qu'il soit mi-cuit.
Rajouter alors 300ml de jus de coco (attention, pas de lait mais du jus).
Laisser mijoter 15 minutes. Ca y est, c'est prêt à déguster avec un bol de riz
parfumé.
Bon appétit!
mercredi 13 juin 2012
Di ăn thịt chó ₫i
Par David le mercredi 13 juin 2012, 17:16
Je sais que je ne vais pas me faire que des amis en vous révélant mes dernières
errances du week end. Cela faisait un moment que j'attendais une nouvelle
expérience culinaire. Elle s'est finalement présentée ce dimanche grâce ou
plutôt à cause d'Ernest, un compagnon de classe de Vietnamien.
Marié à
une Hanoïaise, ce Suisso-vénézuellien est un habitué du "northern life style".
Moi qui malgré mes nombreux séjours à Hanoi avais toujours échappé jusqu'alors
à cette épreuve redoutable, me voilà en route vers un quartier populaire du
nord de Saigon appelé Tân Bình. C'est là, au numéro 33 de la rue Hoàng Hoa Thám
que je retrouve Ernest et son Oncle.
L'échoppe ressemble à s'y méprendre à n'importe
quel autre restaurant de rue: Une pièce unique toute en longueur, ouverte sur
la rue, avec quelques tables basses où l'on prend place à même le sol. A
l'entrée, une petite vitrine derrière laquelle on peut voir des morceaux de
viande entassés. A première vue, rien ne distingue ce "Quán ăn" d'un
autre.
Pourtant, à y regarder de plus près, ces os et
cette viande ne ressemblent pas à du boeuf ou à du porc, ni même à du mouton.
Autre détail, il y a là quelques chats qui déambulent tranquillement mais pas
un seul chien. Et pour cause, le Quán Hai Mo est un restaurant un peu
particulier spécialisé dans le "thịt chó", la viande de chien! Très prisée des
Hanoiais, cette viande fait le bonheur de la communauté nordiste de Saigon qui
se retrouve tous les dimanches dans ces quelques petits restaurants.
Différents plats vont se succéder, allant de la
simple viande froide trempée dans une sauce rosâtre à l'odeur très particulière
(pour ne pas dire autre chose): le mắm tôm, sorte de décoction à base de jus de
crevettes macérées. Viennent ensuite un ragoût de style "Chien Bourguignon"
puis une espèce de saucisse mi-boudin mi-chorizzo. Pour arroser le tout, rien
de tel qu'un verre (plusieurs) de Vodka de riz dont les 40° viendront
opportunément rincer la bouche et chasser les résidus de mắm tôm.
Voilà, il est l'heure de se séparer. Je remercie mes compagnons pour cette
expérience unique et je retourne chez moi en pensant à mes intestins qui vont
devoir endurer une deuxième épreuve: la digestion. Finalement rien ne s'est
passé et je dois même reconnaître à la thịt chó, une certaine saveur, assez
proche du boeuf mais avec un petit côté "gibier".
A la fin du repas, il restait tout de même quelques morceaux de thịt chó que nous n'avions pas pu terminer. Je n'ai pas osé demander un "doggy bag"...
vendredi 8 juin 2012
Palanche et Palanchères
Par David le vendredi 8 juin 2012, 16:17
Poursuivant ma ballade dans le vieux quartier
de Hanoi, je vous propose de suivre les porteuses de palanche (palanchère?) au
hasard des ruelles. Il m'a suffit d'à peine une heure pour collecter ces
quelques courtes séquences montrant ces femmes (car je n'ai jamais vu les
hommes porter ces paniers à balanciers) déambuler avec une certaine élégance,
leur marche rythmée par le mouvement des deux plateaux. Ce qui est curieux
c'est que plus la charge est lourde et plus la démarche semble aérienne, comme
si le bras central constitué d'une fine lame de bois légèrement incurvée
transmettait ces oscillations à la "palanchère", à moins que ce ne soit
l'inverse? Certains physiciens se sont penché sur la question si j'en juge par
ce schéma dynamique des forces en présence.
mardi 5 juin 2012
Di bộ một cây số, ça use, ça use...
Par David le mardi 5 juin 2012, 17:27
De passage à Hanoi avec mon pote Daniel, nous voilà interpelé par trois
cordonniers ambulants qui nous font remarquer que nos pompes ne sont plus d'une
première fraîcheur. Ils nous proposent un lustrage complet pour seulement
20.000 ₫ong (à peine 1 USD). Nous voilà nus-pieds, assis sur le pas de la porte
de notre hôtel à regarder nos maîtres cordonniers à l'oeuvre...
Je ne sais pas si mes mocassins dureront 10 années de plus, mais une chose
est sûre, c'est qu'il est difficile de trouver plus efficace et plus rapide que
les cordonniers ambulants Vietnamiens. Nous étions tellement content du
résultat que nos trois cordonniers sont repartis avec 40.000 đong chacun.
Si vous avez quelques vieilles paires de pompes dans votre garage, ne les jetez
pas. Profitez de votre prochain passage à Hanoi pour leur donner une deuxième
jeunesse...
dimanche 27 mai 2012
La blanche hermine à Saigon
Par David le dimanche 27 mai 2012, 17:45
C'était dimanche dernier, à l'occasion de la
Saint Yves. La petite communauté Bretonne de Saigon s'était donné rendez-vous à
Binh Khoi Village pour accueillir Gilles Servat, qui avait répondu à
l'invitation de l'Association des Bretons de Ho Chi Minh. Au programme, crêpes
bretonnes, cidre brut, produits "Paysan Breton" et même huîtres de Nha Trang.
Après la dégustation de produits du terroir, place au spectacle. Levé de rideau
avec la chorale de l'association pour un "Jean François de Nantes"
endiablé.
Dire qu'il m'a fallu attendre mon 46ème printemps pour voir Gilles Servat en
concert, qui plus est à Ho Chi Minh! Un peu comme le mythique Bob Dylan venu
ici il y a 1 an, mais avec plus de chaleur, même si le public était plus
clairsemé. Pour vous faire partager ce moment insolite où le "Gwen a Du" a
côtoyé l'étoile jaune sur fond rouge, voilà "la blanche hermine" égarée sur les
rives de la rivière de Saigon le temps d'une soirée.
mardi 22 mai 2012
Con Dao: le paradis sur terre et sous la mer...
Par David le mardi 22 mai 2012, 18:34
Heureusement qu'à Con Dao il n'y a pas que le bagne et les cages à tigres. Il y
a quelques mois, un magasine finlandais titrait dans un de ses articles "Con
Dao, maudite et belle" (merci Google translate!).
C'est effectivement le sentiment qui me reste après ce court séjour. Son
histoire tragique ne doit pas occulter la beauté des paysages, la blancheur de
ses plages désertes, la végétation luxuriante de sa forêt tropicale et
l'extraordinaire richesse de ses fonds sous-marins.
Les bagnards qui y furent internés depuis le 19ème siècle avaient-ils le même
sentiment lorsqu'ils contemplaient ces paysages lors des quelques sorties pour
les travaux forcés?
Probablement pas, si on en juge par cette stèle qui commémore la tentative
d'évasion par radeau d'un groupe de bagnards...
Aujourd'hui, les autorités semblent vouloir tourner la page de son histoire et
en faire une nouvelle destination touristique. Ce n'est encore que le début
mais déjà les projets hôteliers de luxe commencent à fleurir.
Angelina Jolie et Brad Pitt ne s'y sont pas trompés, eux qui viennent d'y
passer plusieurs jours dans l'un des plus luxueux Resorts que comptent le
pays.
L'émission Kho Lanta y avait également tourné une de ses "saisons" en 2010.
Excellente opération de publicité pour cette nouvelle destination encore
relativement préservée.
Mais
attention, ne tardez pas trop avant d'y aller. Dans quelques années il sera
peut-être trop tard. En attendant, on peut encore profiter des plongées dans
une eau turquoise, à la recherche des tortues de mer géantes qui viennent ici
pour pondre au mois de juin. Larry (le boss du "dive, dive, dive Con Dao" club)
aurait-il mis du protoxyde d'azote dans nos bouteilles? Après tout "hilare"
n'est que Larry en verlan...
Merci à Ashley pour sa contribution photographique à ce billet
Con Dao, Maudite et Belle, pour ceux qui veulent se mettre au Finois: Con Dao Kirotun Kaunis
Pour Hélène et Sergio, le website du club de plongée de Con Dao: http://www.dive-condao.com/
mercredi 9 mai 2012
Poulo Condor: l'enfer sur terre
Par David le mercredi 9 mai 2012, 17:51
A bien y réfléchir depuis que j'arpente la planète, je dois éprouver une sorte
de fascination pour les établissements pénitenciers. Cela a commencer avec mon
séjour à Cayenne en l'an 2000. Depuis la visite de l'île du diable, du bagne de
Saint Laurent du Marroni et du bagne de Crique Anguille (alias "Bagne des
Annamites"), il y a eu Tuol Sleng, le lycée prison des Khmers rouges à Phnom
Penh puis le pénitencier de Port Arthur en Tasmanie. Partout la même émotion
qui vous prend lorsque vous poussez la porte d'une de ces cellules.
Mais la visite du bagne de Poulo Condor avait pour moi une signification
particulière. D'abord par le souvenir de ce nom qui m'évoquait déjà un lieu
mythique lorsque j'étais enfant. Puis par le fait qu'un membre de ma famille y
séjourna à plusieurs reprises au cours de la première moitié des années 70.
Elle voulait faire le voyage avec moi mais ce ne fut finalement pas possible.
C'est donc avec Nghia -un habitué de ce blog- que je m'y suis rendu
dimanche dernier.
Il faut d'abord préciser qu'il existe plusieurs bagnes sur l'île de Con Dao. Le
premier date de 1862 et est l'oeuvre des colons français arrivés seulement un
an avant. Ce détail montre bien la volonté de l'administration coloniale de
faire de Con Dao un centre pénitencier dès le tout début de son implantation
sur l'île. D'ailleurs il est frappant de constater que le bagne se situe en
plein coeur de la ville. En moins que ce ne soit la ville qui s'est construite
autour du bagne. Au début des années 50, sans doute devenu trop exigu, un
deuxième pénitencier voit le jour à peine 1Km plus loin.
C'est là que se trouvent les fameuses cages à tigres dont je vous ai déjà
parlé. Construit par l'administration française, il sera réutilisé quelques
années plus tard par l'administration du Sud Vietnam jusqu'en 1970. La
découverte des cages à tigres par des membres du sénat américain obligera les
autorités de l'époque à fermer le centre, mais pour en ouvrir un troisième, à
l'abri des regards à un peu plus d'1 Km de là...
Ce qui frappe le plus lorsqu'on entre à Poulo Condor, c'est le calme du lieu
qui pourrait presque faire penser à une école désaffectée: mur d'enceinte,
porche d'entrée, grande cour centrale pavée avec de grands arbres, abris genre
préau avec réfectoire, bâtiments périphériques ocres avec toiture élégante en
tuiles.
Un détail pourtant semble indiquer qu'il ne s'agit pas d'une école: la petite
taille des fenêtres aux murs, situées en hauteur et pourvues de barreaux et de
barbelés. Lorsqu'on pousse l'une des lourdes portes, on comprend tout de suite
ce pour quoi ces bâtiments de style colonial ont été conçus.
Il y a d'abord ces vastes salles communes
où étaient détenus les premiers bagnards. Les plus chanceux pouvaient se
déplacer "librement" à l'intérieur, tandis que les autres, considérés comme
"dangereux" étaient immobilisés les fers aux pieds. Il s'agissait en fait de
grosses manilles en fer forgé dans lesquelles on bloquait la cheville des
détenus. Le tout étant fixé à une longue barre métallique allant d'un bout à
l'autre de la pièce, permettant d'immoboliser en même temps plus d'une dizaine
d'hommes. On imagine les conditions d'hygiène et on comprend mieux pourquois il
y eu un taux de mortalité si important.
Mais ce que n'avaient pas prévu
l'administration pénitencière, c'est que le bagne de Poulo-Condor, sensé isoler
les éléments subversifs, notamment les nationalistes, allait vite devenir une
pépinière pour ce courant politique naissant. C'est ainsi qu'on retrouvera plus
tard nombre de grandes figures du parti communiste vietnamien comme Lê Duc Tho
ou Pham Van Dong comptant parmis les anciens détenus de Poulo-Condor. Ho Chi
Minh, lui, aura eu plus de chance, puisque, à l'exception d'un séjour dans les
prisons britanniques de Hong Kong au début des années 30, il ne sera jamais
captuté par les français...
A 1 Km du premier bagne, le deuxième centre pénitencier offre une vision encore
plus émouvante. Construit en 1940, il comprend en particulier les fameuses
"cages à tigres".
Divisé
en 2 quartiers de 60 cellules d'à peine 4m2, celles-ci étaient surmontées d'une
grille permettant aux geoliers de surveiller en permanence les détenus enfermés
à 2 ou 3 dans ces cachots minuscules. Un chemin de ronde surmontait l'ensemble.
En cas de rébellion, les gardiens pouvaient asperger les détenus de chaux. Un
petit détail montre avec quel soin l'architecte avait conçu ces cellules:
l'absence d'angle droit de part et d'autre de la porte pour éviter les angles
morts lorsque les gardiens venaient distribuer la nourriture ou vider les
caisses d'aisance...
Il
est curieux d'apprendre que certains prisonniers, une fois libérés en 1975,
préférèrent rester sur l'île. C'est le cas de cet homme qui devint directeur du
musée du bagne après y avoir été séquestré pendant 5 années. Aujourd'hui
retraité, il tient une petite gargote à deux pas de celui-ci. Il paraît que
d'anciens gardiens se sont également définitivement installés sur Con Dao, ne
parvenant pas, eux non plus, à tourner la page. Anciens gardiens et détenus se
retrouvent-ils parfois autour d'une table dans son café?
Pour en savoir plus, réécoutez l'interview d'Anna Moi qui revient sur les
conditions de détention des femmes à Poulo Condor. (billet du 4 mars
dernier)
samedi 28 avril 2012
Poulo Condor: Sous ces grilles, des hommes en cage
Par David le samedi 28 avril 2012, 10:24
Dans une semaine je foulerai pour la première fois le sol de l'île de Con Dao.
Ce sera pour moi un moment particulier au cours de ce séjour de bientôt 3
années passées ici au Vietnam. C'est aujourd'hui une destination touristique
très prisée avec des plages de sable fin, une eau turquoise et une végétation
luxuriante. Angelina Jolie et Brad Pitt y ont même séjourné récemment lors d'un
voyage au pays de leur enfant adoptif. Mais le nom de Con Dao n'a pas toujours
été associé à cette image de paradis terrestre. Si ce nom ne vous évoque rien,
peut-être que celui de Poulo-Condor ravivera d'avantage de souvenirs.
Cet archipel situé à 250Km au
sud-est de Saigon a en effet porté plusieurs nom depuis sa découverte par Marco
Polo en 1294. Le nom de Poulo Condor dérive du malais "Pu Lao Kundur" qui
signifie "l'île aux courges". Les français tentent de s'y installer une
première fois en 1686, mais ce sont les anglais qui en 1702 y établissent un
entrepôt de marchandises entre l'Europe et la Chine. Mais trois années plus
tard, ces derniers se retirent après y avoir perdu une bonne partie de leur
garnison massacrée par leurs propres soldats malais. Il faut ensuite attendre
le traité de Versailles de 1783 signé entre la France, l'Angleterre et
l'Espagne, pour que Poulo Condor tombe officiellement dans le giron de la
France (Pour la petite histoire, c'est également ce traité qui ratifia
l'autorité de la France sur la Martinique, la Guadeloupe et quelques comptoirs
en Inde) . A cette période, le roi Gia Long, renversé par la révolte dite des
Tay Son vint plusieurs fois se réfugier dans l'archipel avant de retrouver son
trône aidé par les "mandarins bretons" Jean-Baptiste Chaigneau et Philippe
Vannier (relire à ce sujet le billet du 7 septembre 2011).
C'est
apartir du XIXème siècle que l'île de Poulo Condor va devenir tristement
célèbre. Les autorités françaises -qui entre temps ont colonisé l'Indochine- y
installent un établissement pénitentiaire. Le premier convoi de prisonniers
annamites y arrive en 1862 et inaugure une longue tradition qui se perpétuera
au siècle suivant lors des différents conflits qui vont se succéder.
Il faut rappeler qu'à cette époque les
Bagnes fleurissent un peu partout dans les colonies. Tantôt destinés à y
interner les opposants politiques à "l'oeuvre civilisatrice" du colonisateur
(Poulo Condor), tantôt destinés à y éloigner de la mère patrie, toutes celles
et ceux considérés comme nuisibles (Bagne de Nouvelle Calédonie, de
Guyane).
Les conditions de vie au Bagne de Poulo Condor étaient particulièrement rudes.
En 1898, un rapport fait état d'un taux de mortalité de 70% du au Béri Béri.
Plusieurs insurrections jalonnent l'histoire du bagne au début du XXème
siècle.
Au debut des annees 30, les autorités
s'en inquiètent et décident le transfert d'une partie des détenus de Poulo
Condor vers la Guyane! Ce sont eux qui seront envoyés en pleine forêt
amazonienne au Bagne dit "des Annamites" au camp de "Crique Anguille". Des son
ouverture en septembre 1931, le camp hebergera 395 indochinois. Ceux qui auront
survécu au voyage par bateau succomberont à la fièvre jaune et au paludisme
sans jamais revoir leur patrie. A la fermeture du bagne en 1945, les survivants
s'installeront pour la plupart au quartier "Chinois" de Cayenne. Une minorite
d'entre eux seront finalement rapatries au Vietnam en 1954.
Il ne reste malheureusement pas grand
chose du Bagne des Annamites, aujourd'hui envahi par la forêt tropicale. J'ai
eu la chance de le visiter lors d'un séjour en Guyane en mai 2000. Après une
marche d'une heure dans la forêt, le chemin aboutissait sur une clairière où
subsistait une rangée de cachots en béton, d'à peine 2 mètres carrés de surface
et dont le plafond était en fait une grille métallique. A l'époque, j'avais
ressenti une vive émotion à la vue de ces vestiges en pensant à ces hommes
venus de si loin pour finir oubliés de tous dans cet enfer vert. S'ils ont eu
une sépulture, il n'en reste plus rien sur le site de Crique Anguille.
Pour en savoir plus, lisez cet article paru en 2011 dans le journal
France-Guyane:
http://www.franceguyane.fr/regions/...
Des
figures illustres de l'indépendance du Vietnam ont séjourné à Poulo Condor.
Citons Pham Van Dong, le futur premier Président du Vietnam réunifié qui y fut
interné de 1929 à 1936, Lê Duân, Lê Duc Tho (qui refusera le prix Nobel de la
paix en 1973). Plusieurs révolutionnaires reposent aujourd'hui au cimetière de
Con Dao-Poulo Condor, dont la célèbre Vo Thi Sau, fusillée par l'administration
coloniale française le 23 janvier 1952, à l'âge de 19 ans (après avoir
assassiné deux compatriotes collaborateurs). Figure emblématique de la
résistance au colonisateur, elle est aujourd'hui l'objet d'un véritable culte
de la part des vietnamiens.
La fin de la colonisation ne va
malheureusement pas signer la fermeture du pénitencier qui reprendra du service
lors de la guerre du Vietnam. C'est à cette occasion que j'ai entendu parler de
Poulo Condor pour la première fois. Je me rappelai de coupures de journaux de
Paris Match découpées par mon père dans les années 70, où on pouvait y voir des
hommes et des femmes en cage.
Lors d'un récent séjour dans la maison familiale, j'ai retrouvé ce numéro de
Paris Match du 27 juillet 1970 qui faisait sa une sur la mort de Luis Mariano!
En page 12, l'évènement de la semaine portait ce titre: "Sous ces grilles, des
hommes en cage". Je reproduis ici l'intégralité du reportage de Match.
Quelques semaines plus tôt, le magazine américain "Life" publiait les photos
des "cages à tigre" prises par Tom Harkin, accompagnant une commission du Sénat
américain, venue inspecter les conditions de détention sur Con Dao.
La petite délégation, alertée par
une rumeur sur la présence des fameux cachots, avait réussi à s'écarter de la
visite guidée du pénitencier pour pénétrer le bâtiment où étaient enfermés les
opposants politiques au régime du Sud Vietnam (cet épisode est aussi relaté
dans le roman "Riz noir" d'Anna Moi, dont je vous ai déjà parlé le 4 mars
2012).
Leur témoignage ainsi que les fameuses photos de Harkin feront le tour du monde
et contribueront au retournement de l'opinion publique américaine sur la guerre
du Vietnam.
On peut faire un parallèle aujourd'hui avec la prison d'Abou Ghraib en Irak,
qui fut l'objet d'un scandale en 2004 lorsque l'opinion publique découvrit les
photos de prisonniers irakiens humiliés par des soldats américains. Décidément
l'histoire se répète. Combien de Poulo Condor et d'Abou Ghraib existe-t-il de
part le monde?
Source bibliographique: La terre du Dragon (tome 1) de Xavier Guillaume, pp
95-98, Edition Publibook
mercredi 25 avril 2012
Résultats du premier tour au Vietnam!
Par David le mercredi 25 avril 2012, 15:28
Voici le résultat du vote du bureau de Saigon. Sur les 2895 inscrits, seuls
1208 avaient fait le déplacement (42%). L'éloignement de la métropole explique
sans doute ce désintérêt pour les affaires de la mère patrie. En ce qui
concerne les résultats, l'extrême droite ne fait pas la percée enregistrée en
France, ce qui bénéficie à Sarkozi, largement en tête avec 39% des voies.
En ce qui concerne Hanoi, il est curieux de constater que la tendance est
quasiment inversée entre les deux prétendants à la fonction suprême. Hollande
passe largement devant Sarko et Mélenchon devance Le Pen. Est-ce l'influence de
l'Oncle Ho qui entraine cette tendance? J'attends vos commentaires
avisés.
Qui de Hanoi ou de Saigon remportera le deuxième tour? A vos pronostiques.
dimanche 22 avril 2012
Mon premier vote d'expatrié
Par David le dimanche 22 avril 2012, 17:49
Voilà, c'est fait. Comme près de 4300 français expatriés au Vietnam, j'étais
convié, en ce dimanche 22 avril, à glissé mon bulletin dans l'une des urnes
installées à l'ambassade à Hanoi ou au Consulat à Ho Chi Minh. Je me suis donc
présenté au Consulat de France cet après midi, à l'heure où les bureaux de la
métropoles venaient à peine d'ouvrir.
Si
l'on fait abstraction de la chaleur (35° à l'ombre) et de la végétation
luxuriante de la propriété consulaire, ce bureau de vote ressemble à s'y
méprendre à n'importe quel bureau en métropole avec ses affiches des 10
candidats à la Présidence, alignées dans la cour d'entrée et ses assesseurs
alignés en rang d'oignons.
Le vote de la communauté expatriée, s'il ne représente pas grand chose au
Vietnam (à peine 4300 inscrits), regroupe en tout près d'1 million 200.000
personnes de part le monde. On comprend pourquoi nous sommes assaillis par une
multitude de mails des principaux candidats depuis quelques semaines, ventant
les mérites de cette petite communauté qui représente "l'honneur et la gloire"
de la France de part le monde. Pourtant, l'un des candidats avait déclaré
vouloir faire la chasse aux évadés fiscaux -ce qui avait entrainé un
certain émois au sein de la dite communauté- avant de préciser qu'il ne
visait nullement ces français de l'étranger...
Pour les
petits curieux, voici le bulletin que j'ai mis dans l'urne (excusez du flou
causé par l'émotion et un cadrage foireux dans l'isoloir).
Au fait, même si l'expression ne doit pas servir tous les jours, savez-vous
comment se dit "a voté" en Vietnamien. Ca c'est une colle pour Nghia! La suite
dans deux semaines...
jeudi 5 avril 2012
Heo blues, Heo hắt
Par David le jeudi 5 avril 2012, 18:56
Après le blues Vietnamo-Malien, voici le blues du cochon (heo en vietnamien).
C'était à Tan Chau, au petit matin en bordure de Mékong. Les trois petits
cochons avaient déjà pris place, non sans mal, à bord de la carriole, mais le
quatrième faisait de la résistance. Sans doute l'instinct de survie avant
d'aller à l'abattoir. Cela m'a tout de suite rappelé de lointain souvenir de
concours du meilleur cri du cochon avec quelques potes du centre nautique de
Lesconil.
Petite curiosité linguistique: en Vietnamien, cochon se dit donc "heo", alors
que "heo hắt" signifie "triste" et "heo hút" veut dire "solitaire". Comme si
les Cochons Vietnamiens avaient le blues. A voir leurs conditions de vie, on
comprend que ce ne soit pas rose tous les jours.
En attendant de revenir vous parler de Con Dao et de son bagne, Bluetran's
blog nghí một chút. Ngày mai toî về ₫en Pháp ₫ể thăm gia ₫ình.
Hẹn gặp lại các anh chi!
mercredi 21 mars 2012
Blues Vietnamien au fin fond du delta
Par David le mercredi 21 mars 2012, 16:40
On connaissait déjà le blues Malien avec son fer de lance, le regretté Ali
Farka Touré. Le célèbre guitariste de Niafounké, disparu il y a tout juste 6
ans, n'aurait sans doute pas renié la musique de cet autre musicien anonyme,
perdu au milieu du delta du Mékong. Il faut en effet remonter un de ces
dizaines d'arroyos de la province d'Anh Giang à bord d'un bateau au nom
prédestiné, avant d'arriver à ce restaurant sur pilotis, perdu au milieu d'une
lagune.
C'est là, dans une "maison bleue", coincé entre un lavabo et une sono un peu
poussive, que ce guitariste avait été invité à se produire pour animer un repas
de famille. Personne ne prêtait vraiment attention à lui, pourtant ces quelques
notes un peu nasillardes m'ont tout de suite rappelé la musique du Bluesman
Malien, réincarné le temps d'un repas.
C'est aujourd'hui le 21 mars, jour du printemps et "3ème" et dernier jour
de l'an à fêter. Bonne année "Norouz" à tous les Iraniennes et Iraniens
lecteurs de ce blog.
lundi 12 mars 2012
Marais salants de Cần Giờ, il n'y a pas qu'à Guérande...
Par David le lundi 12 mars 2012, 16:43
Inutile de multiplier les kilomètres pour changer d'air. A seulement 70Km au
sud-est de Saïgon, la péninsule de Cần Giờ offre un dépaysement total. Je vous
y avais déjà emmené il y a quelques mois pour visiter cette région marécageuse,
jadis dévastée par les défoliants durant la guerre dite "du Vietnam". Depuis la
fin de la guerre, un vaste de programme de réhabilitation a permis de
reconstituer une végétation faite exclusivement de plantes aquatiques dont
plusieurs variétés de palétuviers. Devenu parc naturel, la région est devenu un
exemple en matière de conservation d'écho-système. Elle a même été classée
"Réserve biosphère" par l'Unesco.
Passé le bac à Nhà Bè on emprunte une longue ligne droite qui traverse la zone
de part en part. A peine une heure de moto plus tard, après avoir traversé
cette forêt dense et enjambé quelques 7 ponts, les palétuviers laissent place à
un paysage plus aride, balayé par un vent chaud. Au bout de la route, juste
avant le village côtier de Cần Giờ, on pourrait presque se croire à Guérande.
De part et d'autre, des étendues planes de marais salants où s'activent
quelques paludiers.
Je gare ma moto sur le bas côté et commence à avancer sur les diguettes en
terre qui quadrillent l'étendue des marais. Elles divisent la surface en des
dizaines de petits bassins qui viennent "piéger" l'eau de mer avant qu'elle ne
s'évapore pour ne laisser qu'une fine croute de sel. Ici et là j'aperçois des
hommes en train de pédaler, assis sur de petits tabourets.
En m'approchant, je remarque qu'il s'agit en réalité de roues à aubes en bois,
servant à acheminer l'eau des canaux dans les bassins. Grâce à ce système,
l'eau peut ainsi pénétrer les bassins même lors des "petites" marées.
En arrière plan, des femmes passent inlassablement de gros rouleaux pour
aplanir la surface des bassins. Un peu plus loin, des hommes mettent en sac le
précieux NaCl qui sera acheminé par camion vers les usines de
conditionnement.
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